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Science Ouverte en Arctique

Portraits des aventuriers de l’Expédition SO Arctique : Arthur, étudiant sûr

Portrait d'Arthur Chen, un des 4 expéditeurs·trices !
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Tout d’abord, peux-tu nous faire une petite présentation de toi ? 

Je m’appelle Arthur Chen, j’ai 19 ans, j’habite à Suresnes, dans les Hauts-de-Seine. J’ai fait un bac scientifique, 2 ans de prépa à Hoche (lycée à Versailles) et là je suis en 2ème année à Polytechnique, où j’étudie un peu de tout : physique, bio, maths, maths appliquées, informatique. C’est l’année où j’ai des cours un peu de tout, c’est une formation pluridisciplinaire. Je suis fils unique, je fais du tennis, du parachutisme.

Quel métier voudrais-tu faire plus tard ?

Je ne sais pas trop, je suis un peu perdu en ce moment, j’ai une formation très scientifique mais pas que, je suis dans la phase où j’ai envie de tenter des trucs un peu bizarres dans tout les sens, et justement c’est peut-être aussi pour ça que cela m’a parlé cette histoire !

Comment as-tu connu l’association ?

Alors j’ai connu l’association par l’une de ses petites sœurs qui s’appelle Science Académie, qui est l’un des programmes de l’association Paris Montagne. Je l’ai aussi connue par un animateur d’une colo que j’avais faite, chez Téligo, qui s’appelait encore « aventure scientifique », et qui m’a dit « tiens tu devrais venir voir ça c’est sympa !». J’avais fait des trucs avec eux et de fil en aiguille j’ai rencontré aussi des gens de Science Ouverte. Et me voici !

Et depuis quand participes-tu aux activités de l’association ?

Du coup, Science Académie, je les ai connus il y a bien 4-5 ans. J’avais fait le festival Paris Montagne à l’ENS ULM il y a environ 4 ans. Après il y a eu 2 ans de prépa où je ne faisais plus grand-chose avec l’association, même si j’étais toujours en contact. Je suis revenu quand j’ai vu le projet Arctique « poper » dans ma boîte mail et ça coïncidait aussi avec ma sortie de prépa.

Pourquoi t’es-tu investi dans le projet Arctique ?

Quand j’ai vu l’idée du truc j’ai trouvé ça complètement incroyable, je me disais « mais ce n’est pas vrai, ça doit être une blague ! ». Et puis en fait pas du tout !

Depuis quand participes-tu au projet ?

Depuis le début de l’année scolaire, fin 2014.

Pourquoi as-tu décidé de candidater pour partir ?

Forcément quand j’ai vu ce projet, la première chose que je me suis dit c’est « j’ai envie d’y aller » ! Quoi qu’on en dise, c’est l’aspect du truc qui attire tout de suite même si on se rend compte après en le préparant que l’aspect préparation, gestion du projet est très enrichissant aussi. Mais j’ai quand même toujours eu ce petit rêve dans le coin de ma tête d’y aller, c’est sûr !

Selon toi, à quoi sert cette expédition ?

A plein de choses, elle apporte beaucoup déjà sur un plan humain, parce que se retrouver isolé avec 4 personnes pendant 5 semaines dans un endroit comme ça, on en apprend sur soi-même : tu peux pas faire n’importe quoi, tu as des responsabilités, si tu as oublié un truc, tu es mort donc il faut quand même faire attention !
Sur le plan culturel, aller découvrir des Inuit c’est absolument incroyable ! C’est sympa aussi, c’est un petit défi physique quand même, par certains aspects ça fait jamais de mal de vivre un peu à la dure, loin de tout, c’est toujours apaisant…

Et à quoi sert ce projet ?

Justement, le projet c’est ça que je soupçonnais le moins au début, c’est ce qu’on a fait depuis des mois, même plus d’un an avec tous ces jeunes, c’est un travail que l’on sera amené à faire en entreprise ou autre : on veut faire un truc, il faut que les gens soient au courant, il faut de la logistique, de l’argent… On a vraiment tout fait, l’asso a été bien car elle nous a beaucoup impliqués tout en nous guidant, donc cela a été une super formation de petit entrepreneur pour plus tard je pense !

Qu’est-ce que tu as déjà fait pour la préparation de l’expédition ?

Il y a eu toute une phase où il a fallu définir précisément les objectifs de cette expédition : les objectifs scientifiques, ce qui allait se faire, comment on partait… Je me rappelle que j’avais fait le compte-rendu de la toute première réunion de lancement avec Nina, on était trente au moins ce jour-là, et déjà impliqués tous les deux. Après, j’ai pas mal réfléchi quand même, j’étais surtout impliqué dans les pôles communication, sponsoring avec la page KKBB, même si ce n’est pas la partie que j’ai le plus suivie… ça a été aussi les discussions avec mon école pour savoir s’ils ne pouvaient pas nous soutenir, ç’a été une réflexion globale sur les différents acteurs que l’on pouvait impliquer dans le projet, on a pas mal « brainstormé ». On a aussi pas mal travaillé avec Nina et les autres sur la compréhension de l’Arctique donc lire des bouquins, expliquer aux autres ce qu’on a lu, faire des fiches sur les oiseaux qui existent en Arctique, essayer de se familiariser un peu avec ce qu’il va y avoir, et réfléchir à l’exploitation du projet quand on ira dans les classes, ce qu’on pourrait monter comme atelier pour aller raconter ce qu’on a fait.

Qu’est-ce que tu comptes faire d’ici le début de l’expédition ?

Jacques s’occupe beaucoup de tout l’aspect logistique, donc c’est cool, mais nous (groupe com) il faut vraiment qu’on bourrine niveau communication parce que ce n’est pas encore ça, là c’est la priorité numéro 1 du groupe dans lequel je suis.

N’as-tu pas peur du froid ?

Non alors ça au contraire ça m’amuse plutôt, j’ai hâte d’y être ! J’aime bien ce genre de délire « conditions extrêmes », on verra quand j’y serai mais ça m’attire totalement.

Et du jour permanent ?

Ah non, ça j’ai envie de le voir, de voir ce que ça fait, c’est clairement marrant !

De te retrouver nez à nez avec un ours polaire ?

J’ai une confiance assez aveugle en Jacques, je pense qu’il sait ce qu’il fait, d’un côté voir un ours de suffisamment loin j’aimerais beaucoup quand même. Après, c’est vrai que ça fait partie des exemples qu’on donne pour dire que ce projet a ses dangers mais il y en d’autres aussi je pense, on verra bien !

Comment imagines-tu ta rencontre avec les Inuit ?

C’est peut-être un truc que j’ai plus de mal à m’imaginer, c’est vrai qu’on a tous des images sur l’Arctique qui sont assez fausses : on imagine des Inuit dans leur igloo et leurs gros manteaux, mais quand on parle avec Jacques on voit que c’est des gens qui parlent anglais, qui ont un ordinateur… Ce n’est quand même pas l’image qu’on avait au début ! Il va y avoir une barrière de langue, c’est toujours intéressant de te retrouver une semaine avec des gens qui ne parlent pas ta langue, ou peu pour certains, donc ça va être quelque chose de très humain je pense mais c’est justement parce que je n’ai aucune idée de comment ça va être que ça m’intéresse.

T’es-tu un peu préparé à manger du narval, du phoque et d’autres spécialités locales ?

Je ne m’amuse pas à faire des repas phoque toutes les semaines pour être mieux préparé mais j’ai conscience que ça va être cela. Je suis prêt dans ma tête en tout cas (rires).

Et porter 20 kilos sur le dos pendant 5 semaines ?

ça ça va aussi, on a fait des marches avec Jacques, j’ai fait 1 mois de stage militaire, je pense que je me rends compte de ce que c’est, donc ça va, je suis prêt.

Comment vois-tu l’après-projet ?

Le grand enjeu ça va être de réussir à transmettre l’intérêt de ce que l’on a fait sans que ce soit juste « bonjour, je vous raconte mes vacances ». Déjà il va y avoir l’exploitation scientifique de ce qu’on aura fait évidemment, et ensuite il faudra tout simplement aller à la rencontre des gens que ça intéresse, des gens qui nous ont soutenus mais aussi tout simplement des étudiants de divers âges pour leur montrer des images, tout ce qu’on aura et puis aussi casser un peu cette image fausse de l’Arctique qu’on a et dont je parlais tout à l’heure.

Si tu devais définir le projet Arctique en 3 mots, ça serait lesquels ?

Inédit, inoubliable, formateur.

Un petit mot à toutes les personnes qui voudraient soutenir le projet ?

Déjà un grand merci car ils nous soutiennent bien, et ensuite j’aimerais qu’ils aient vraiment conscience, et je pense qu’ils en ont conscience, que nous les jeunes, là ce que l’on est en train de vivre, c’est quelque chose qui est absolument impensable, et je crois que tous, participants, comme parents, amis, gens qui soutiennent le projet, la première fois qu’ils ont entendu l’idée de base, ils se sont tous dit « mais c’est quoi ce délire ? ». Ce qu’on est en train de faire c’est quelque chose d’original qui va, pour la plupart d’entre nous, être le souvenir d’une vie, et c’est grâce à eux qu’on va pouvoir le faire.

Interview réalisé par Pierre-Mehdi Sambron, en service civique sur ce projet à l’association, en mars 2016.